La malle du grand oncle Eugène : la caisse

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Pour mémoire, la photographie de droite montre à quoi ressemblait le bas de la caisse la semaine dernière. Ma tâche de la semaine a donc consisté à le décaper entièrement. Le nettoyage fini, la caisse est actuellement gorgée de xylophène.

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 Avant d’en arriver au traitement, il m’aura fallu :

1. Enlever les baguettes en bois  ainsi que les arêtes métalliques clouées sur la caisse (et ça en fait du clou à enlever !!). Avec les baguettes et les arêtes, l’oncle Eugène a donné l’allure d’une malle à la caisse. Toutefois, les baguettes avaient la double fonction d’orner la malle et de cacher l’espace entre les planches de bois.

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 2. Les pieds étaient mangés par les bestioles (exemple le pied de gauche), ils ont donc été arrachés.

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3. Le plus compliqué et le plus long a été d’attaquer la peinture. Le ponçage est exclu puisque l’inscription « CHOCOLAT MENIER  » est en relief. J’ai donc testé deux solvants : l’eau et l’acétone. Avec l’eau chaude, la peinture et le vernis partent difficilement en grattant. En revanche, l’acétone est nettement plus efficace puisqu’il fait cloquer la couche de vernis et la peinture.

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Toute la caisse a donc été décapée à l’acétone. Pour éliminer les dernières traces de peinture, le bois a été humidifié avec de l’eau chaude et les traces sont grattées avec un pinceau (à poils durs) imbibé d’acétone.

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Sur les faces avant et arrière de la caisse est inscrit en relief « CHOCOLAT MENIER ». Chose étonnante l’acétone n’a pas dégradé les inscriptions et, comme vous pouvez le constater, la couleur des écritures est conservée :

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Décidément, cette restauration réserve plein de surprises ! Les faces latérales sont marquées et identifiées. Sur les photographies ci-dessous on peut y lire « TF 1667 – K66 – 10D  » (haut) et « DEPOT D’AVIGNON – SERIE 15  » (bas). Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, cette caisse ne date pas de 1667 puisque la maison Menier a été fondée en 1816.

Pour la petite histoire, les caisses d’expédition étaient toutes fabriquées dans l’atelier des caisses à Noisiel et le bois utilisé provenait essentiellement des plantations de peupliers de la famille Menier. J’en profite pour vous conseiller la visite de la chocolaterie Menier à Noisiel. C’est un lieu magique visitable uniquement à l’occasion des journées du patrimoine.

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Bien qu’il n’y ait plus de peinture, on remarque que le bois de la caisse est plus foncé que celui du couvercle. Après le traitement au xylophène, je vais donc devoir équilibrer les teintes. Je vous en dirai plus dans le prochain article !

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La malle du grand oncle Eugène : le couvercle

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Prise par mon nouveau projet et les vacances, le dernier article posté date d’il y a un bout de temps !

Il y a plusieurs mois déjà, j’étais à la recherche d’une vieille malle à l’abandon pour la restaurer à mon goût. De fil en aiguille, je n’ai pas eu besoin d’écumer tous les vide-greniers pour trouver mon bonheur. En effet, deux malles datant de 1920 1930 ont été retrouvées dans le grenier. La première est une malle de voyage dédiée au transport du linge de maison. Cette malle a été acquise après le mariage des arrières grand-parents. Quand à la seconde, la malle de l’oncle Eugène, c’est une malle qui a dû servir au transport des chocolats Menier.

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Cette malle couleur chocolat est à l’intérieur entièrement recouverte de papier peint. Si j’ai décidé de commencer par restaurer cette malle, c’est tout simplement parce que des vrillettes (petites bêtes volantes) ont décidé d’en faire leur casse-croûte et qu’il faut donc la traiter rapidement.

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Pour traiter le bois contre les vrillettes, les termites et les capricornes il faut utiliser le xylophène (en vente dans les magasins de bricolage). Ce produit s’applique directement sur le bois brut (nocif donc à utiliser à l’extérieur).

La première étape de cette restauration est le décapage de la malle afin de faire apparaître le bois brut. Hors, comme le montre la première photo, le couvercle de la malle est tapissé de toile de jute peinte en marron. Après examen de la toile, il s’avère qu’elle est totalement desséchée et imprégnée de peinture. A l’aide d’un tournevis, j’ai déchiré la toile et que ne fût pas ma surprise en découvrant ceci :

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Cette découverte indique que la malle a subi des transformations et, après une rapide recherche sur internet, il s’avère que cette malle est en réalité une caisse de transport datant des années 1920 et transformée par l’oncle Eugène. Et voici ce qui est inscrit sur le couvercle de la malle :

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Le démontage du couvercle se fait en 5 étapes illustrées par la figure suivante :

1- Dévisser les fermetures,

2 – Arracher avec un tournevis les baguettes en bois,

3- Ôter les coins métalliques,

4- Enlever les charnières : les vis ayant rouillées, leur tête a été percée,

5- Arracher tous les petits clous d’ « ornement »,

6- Finir d’arracher la toile de jute.

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Comme le montre la photo n°3, le couvercle est taché par la colle. J’ai demandé conseil sur un forum pour savoir quel mode opératoire suivre pour enlever la colle sans abîmer les écritures. C’est ainsi que j’ai appris que les colles utilisées autrefois étaient d’origine animale et qu’elles se dissolvent très bien avec de l’eau tiède. Toutefois, pour les points de colle résistants, j’ai appliqué pendant plusieurs heures un cataplasme d’eau chaude. Après le cataplasme, il n’y a même plus besoin d’utiliser de l’huile de coude pour finir le travail !

Voici une photo du couvercle après un premier lavage :

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Après l’extérieur du couvercle, le papier peint situé à l’intérieur est totalement décollé comme de la tapisserie : à l’eau chaude et avec une spatule.

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Enfin, le couvercle est traité contre ses parasites avant de faire les finitions, c’est-à-dire boucher les trous faits par les clous et poncer.

Dans le prochain article je vous détaillerai comme s’est passé le décapage de la base de la caisse. Alors à bientôt !

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La lampe d’établi Jieldé suite et fin

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Et voilà, j’ai enfin reçu le socle de la lampe (en diamant industriel) et je peux donc finir le travail et bomber le socle afin qu’il y ait une unité avec la lampe.

Pour les personnes souhaitant réaliser leur propre socle l’écartement entre les vis est de 65 mm avec des angles de 60°.

Par soucis de « restauration perfectionniste », l’interrupteur de la lampe est démonté et l’oxydation des contacts en cuivre sont grattés. Pour le remonter sans encombres, il faut bien avoir noté l’agencement de l’interrupteur parce qu’on peut facilement perdre 1h à se creuser la tête… C’est l’expérience qui parle !

Lors du test électrique de l’interrupteur, je me suis rendue compte qu’il ne fonctionnait pas. Ce vieux système est fragile et notamment les contacts entourés en blanc sur la photo de droite. Après les avoir tordus et repliés, l’interrupteur fonctionne à nouveau et il est remis en place.

N.B : Pour des raisons de sécurité, la vérification des contacts électriques et du fait que la carcasse métallique de la lampe soit reliée à la terre est indispensable.

Les dernières étapes consistent à faire passer le câble électrique dans le socle, visser la lampe dessus et enfin remonter la prise de courant !

Je vous présente le résultat final ! Jolie non 😉

 

 Et pour une visualisation un peu plus vivante qu’une photo :

(Vidéo mise à jour du 10 Sept 2014)

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La lampe d’établi Jieldé

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Dans mon poste du 9 juin, j’ai mentionné une lampe d’établi à requinquer… Et bien c’est fait, ou presque ! Pour mémoire, voici la lampe avant transformation. La peinture est d’origine et elle n’a subi aucune modification depuis sa fabrication.

J’ai eu besoin :

– de papier à poncer le métal ;

– d’acétone et d’alcool ;

– d’une bombe de peinture pour métaux ;

– d’un peu de peinture effet martelé gris argent pour le fer (peinture extérieur).

Démembrer la lampe m’a permis de voir comment était faite la continuité électrique : est-ce un fil ou non ? Et bien oui. Les photographies ci-dessous montrent qu’il y a des bagues de contact en cuivre dans chaque articulation de la lampe. Ces bagues ont été nettoyées à l’aide de coton-tige et d’alcool. Par contre, ce qui n’est pas visible sur les photos ce sont les fils à l’intérieur de chacun des bras de la lampe. Bien entendu, ces fils électriques sont gainés pour des raisons de sécurité !!!!

 Sur les forums la majorité des gens préfère décaper  la peinture avec des produits chimiques (ex : trichloréthylène). L’intérêt de ces produits est l’économie d’énergie que vous faites (pas besoin de frotter !), toutefois il faut avoir conscience qu’ils engendrent une gène respiratoire et  qu’ils doivent être employé dans un milieu bien aéré (à l’extérieur par exemple) ! Dans mon cas, le corps de la lampe a été poncé puis lavé à l’acétone pour enlever les dernières traces de peinture. Pour bien nettoyer l’intérieur de la tête (couche de peinture plus épaisse et de nature différente), j’ai laissé agir l’acétone puis j’ai détaché la couche de peinture comme de la tapisserie. L’anneau qui entoure la tête n’est pas métallique et il est recouvert d’une épaisse couche de peinture. J’ai fait le choix de poncer l’anneau mais avec le recul, je pense qu’il aurait été plus judicieux de l’ôter au cutter. Voici à quoi ressemble la lampe brute :

Cerise sur le gâteau, en nettoyant la tête de la carcasse, j’ai découvert que la lampe est un modèle déposé fabriqué par Jieldé, entreprise française datant de 1953 (http://fr.jielde.com/). Il faut mettre à nu la « plaque d’identification » avec beaucoup de précaution…

Une fois le nettoyage terminé, il faut peindre. Vue la forme de l’objet, je n’ai pas appliqué la peinture avec un pinceau (ça aurait été trop irrégulier). Pour ne pas me compliquer la vie, j’ai tout simplement acheté une bombe de peinture adaptée à la nature de mon support (couleur argent métallisé). C’est très simple d’utilisation, rapide, pas cher et le rendu est nickel !

 

Toutefois, la forme du globe rend compliqué l’application de cette peinture à l’intérieur de la tête de la lampe. J’ai donc appliqué deux couches de peinture martelée (utilisée pour peindre les portes du meuble à chaussures) au pinceau.

 

 

 

Après séchage de la peinture, la lampe est remontée et il ne reste plus qu’un problème à contourner : la fixation. A l’origine, cette lampe était directement vissée sur l’établi et, pour ne pas faire de trous dans le mobilier, il est indispensable de lui trouver un nouveau support. En fouillant un peu sur internet, j’ai trouvé sur ebay des socles adaptés à ce type de lampe. Ce ne sont pas des socles d’origine mais ils sont fabriqués par des petits malins (et oui, la déco industrielle est à la mode et ces lampes sont recherchées !). Pour rester dans le thème, des personnes vont même jusqu’à faire des trous dans des pièces de machines (poulies, disques de frein, …) pour fabriquer ces socles. Attention, comptez entre 3 et 10 kg de socle pour contre balancer le poids de la lampe elle même !

Affaire à suivre…. et pour quoi avec une petite vidéo de présentation par ici 🙂

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