Après avoir nettoyé la malle de voyage, la seconde étape de la restauration consiste à lui redonner son lustre d’antan. Pour cela, le travail sera décomposé en quatre temps :
Les ferrures préalablement poncées, sont peintes avec de la peinture noire brillante destinée au mobilier d’extérieur. Mon choix s’est porté sur cette peinture parce qu’elle s’applique directement sur la rouille et protège le métal. La deuxième couche de peinture est posée après 24h de séchage et un léger ponçage est indispensable entre les deux couches. Bien que le tissu ait été préalablement protégé par du scotch de peintre, je n’ai pas hésité à prendre de la peinture de qualité (marque 3V3) pour ce travail minutieux : la peinture s’applique et se tend facilement et elle ne coule pas. Le travail est donc propre et sans bavure !
Sur la photographie, on peut voir que les poignées ont été démontées pour être peintes. Une fois sèches, elles sont replacées avant le temps n°3.
Après avoir testé le brou de noix, il est utilisé pour redonner de l’éclat aux lattes en bois.
Le bois se teint progressivement avec les applications successives (au pinceau) de la préparation au brou de noix. Après séchage, le bois est lustré à l’huile de tournesol (appliquée avec un chiffon).
3- Remise en place des pieds
La protection métallique des angles inférieurs de la malle sont pliés à coup de marteau. Puis, après avoir nettoyé, traité et peint au brou de noix le cadre de bois qui maintenait l’ensemble de la malle et qui faisait office de pied, les planches le constituant sont remises en place et clouées avec des clous de tapissier.
4- Fabrication d’un coffrage intérieur
Pour se protéger des clous et ne pas endommager le système de fermeture de la malle, un coffrage doit être installé. L’inconvénient de ce système est que les quatre coins métalliques sur lesquels les tiroirs reposaient à l’origine disparaissent. Pour pallier ce problème, un deuxième coffrage moins haut que le précédent est fabriqué.
En outre, pour éviter de visser les planches dans la malle les coffrages sont conçus de telle sorte qu’ils puissent se supporter eux-même. L’idée est de pouvoir démonter tous les éléments qui ne sont pas d’origine. Les schémas suivants permettent de visualiser le double coffrage.
Pour fabriquer ce coffrage, des planches de bois fines (pour ne pas perdre trop de place) sont coupées aux dimensions de l’intérieur de la malle.
A l’aide d’une craie, le tissu choisi pour habiller le coffrage est marqué puis découpé. Attention à laisser de la marge pour fixer le tissu sur la face arrière de la planche.
Une fois le tissu coupé, il faut le coller sur la planche.
Le choix de la colle a été long parce qu’une colle à tissu n’est pas destinée au bois et une colle à bois aurait été visible à travers le tissu. Pour éviter les vagues de colle, je me suis tournée vers une colle multiple-supports en bombe (colle 3M scotch-Weld 90).
J’en profite pour donner une petite astuce de l’amie Clotilde : pour que la colle ne tâche pas le tissu, humidifiez préalablement la surface de tissu qui ne sera pas collée 😉
Pour renforcer le maintien, le tissu est agrafé sur la face arrière de la planche.
Cette opération est répétée neuf fois pour : les quatre planches latérales du premier coffrage et le fond de la malle ainsi que pour les quatre planches du deuxième coffrage. Pour décorer la malle, les coffrages sont recouverts de deux tissus différents.
Le fond du coffrage est enfoncé en premier. Les dimensions étant très ajustées, les planches latérales sont agencées dans la malle puis les quatre planches sont poussées contre la paroi ensemble. Le fait que toutes les planches soient emboîtées les unes dans les autres fait que le coffrage n’a pas besoin de renfort supplémentaire.
Une fois le premier coffrage mis en place, le deuxième coffrage est installé de la même manière. Celui-ci est plus difficile à encastrer à cause de l’épaisseur du tissu.
Après avoir fini le coffrage, j’ai recouvert l’intérieur du couvercle avec du tissu. Pour ne pas endommager le bois, je n’ai pas collé le tissu directement sur le couvercle. J’ai tout d’abord pris une planche très fine et très souple (le type de « planche » que l’on retrouve dans le fond des bibliothèques ou derrière les cadres en verre) que j’ai recouverte de tissu et que j’ai ensuite agrafé à l’intérieur du couvercle.
Quant aux faces latérales, elles ont elles-aussi été recouvertes par un coffrage léger. Ce coffrage a une double fonctionnalité : esthétique et utilitaire puisqu’il permet de maintenir la planche du couvercle.
A noter que pour les petits cotés, j’ai coupé mon coffrage dans une chute qui m’avait servi à faire le coffrage de la caisse. Pourquoi ? Pour poser le frein qui retient le couvercle, il est indispensable que l’intérieur de la caisse et du couvercle soit aligné !