Restauration d’une malle de voyage : les tiroirs

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Je peux dire que j’ai enfin fini la restauration de la malle de voyage des années 30 (n°1, n°2).

La photo de droite présente l’état de l’un des deux tiroirs avant restauration. Comme vous pouvez le constater le fond est un simple tissu tendu qui ne peut pas supporter une lourde charge. Il sera donc remplacé par une planche plus résistante.

Les tiroirs sont entièrement démantibulés et le papier qui recouvre les faces latérales est enlevé, comme du papier peint, à l’eau.

Une fois le bois sec, il est coupé aux nouvelles dimensions intérieures de la malle (prendre en compte l’épaisseur du coffrage) et il est recouvert par du tissu.

Pour les planches latérales de forme rectangulaire, les bandes de tissu découpées ont une largeur égale à trois fois celle de la planche. Le tissu est collé sur une première face (la planche est centrée sur la pièce de tissu) puis, il est rabattu sur la face arrière, collé et plié. Pour maintenir l’ensemble, le tissu est cousu (voir photo ci-dessous).

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Pour les rebords latéraux arrondis, du tissu est collé et agrafé sur la face avant de la planche. Pour cacher les agrafes posées sur la face arrière, une pièce de tissu est coupée aux dimensions de la planche et ourlée.

Le tissu qui recouvrira le fond des tiroirs est lui aussi ourlé. 2

 Au passage, je remercie « maman-couture » de m’avoir fait mes ourlets. La couture est une corde que je n’ai pas encore à mon arc 😉

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Le tissu ourlé est collé sur la planche et des clous de tapissier sont posés pour fixer le tout et empêcher le décollement du tissu. 6

Le fond des tiroirs est entièrement recouvert de tissu (collé et agrafé) et les clous de tapissier habillent et maintiennent là aussi le tissu. 7

Des coins métalliques sont ensuite fixés aux quatre coins du fond des tiroirs pour maintenir ensemble les pans et consolider les tiroirs.

La fixation est faite avec des rivets de maroquinerie (photos ci-dessous). Pour introduire les rivets dans le bois sans les plier, des trous ont préalablement été percés (l’occasion pour moi de tester l’option perceuse de ma Dremel, l’un de mes cadeaux de Noël).

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Une fois le tiroir monté, il ne reste plus qu’à renforcer l’ensemble en ajoutant des clous sur chaque arête.

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Suite à la demande de Mélanie et Charlotte, voici la photo finale :

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Restauration d’une malle de voyage : les finitions

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Après avoir nettoyé la malle de voyage, la seconde étape de la restauration consiste à lui redonner son lustre d’antan. Pour cela, le travail sera décomposé en quatre temps :

 

1- Peindre les ferruresIMGP0035

Les ferrures préalablement poncées, sont peintes avec de la peinture noire brillante destinée au mobilier d’extérieur. Mon choix s’est porté sur cette peinture parce qu’elle s’applique directement sur la rouille et protège le métal. La deuxième couche de peinture est posée après 24h de séchage et un léger ponçage est indispensable entre les deux couches. Bien que le tissu ait été préalablement protégé par du scotch de peintre, je n’ai pas hésité à prendre de la peinture de qualité (marque 3V3) pour ce travail minutieux : la peinture s’applique et se tend facilement et elle ne coule pas. Le travail est donc propre et sans bavure !

Sur la photographie, on peut voir que les poignées ont été démontées pour être peintes. Une fois sèches, elles sont replacées avant le temps n°3.

 

2- Peindre les lattes en bois

Après avoir testé le brou de noix, il est utilisé pour redonner de l’éclat aux lattes en bois.

Le bois se teint progressivement avec les applications successives (au pinceau) de la préparation au brou de noix. Après séchage, le bois est lustré à l’huile de tournesol (appliquée avec un chiffon).

 

 

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3- Remise en place des pieds

La protection métallique des angles inférieurs de la malle sont pliés à coup de marteau. Puis, après avoir nettoyé, traité et peint au brou de noix le cadre de bois qui maintenait l’ensemble de la malle et qui faisait office de pied, les planches le constituant sont remises en place et clouées avec des clous de tapissier.

 

4- Fabrication d’un coffrage intérieur IMG_6348

Pour se protéger des clous et ne pas endommager le système de fermeture de la malle, un coffrage doit être installé. L’inconvénient de ce système est que les quatre coins métalliques sur lesquels les tiroirs reposaient à l’origine disparaissent. Pour pallier ce problème, un deuxième coffrage moins haut que le précédent est fabriqué.

En outre, pour éviter de visser les planches dans la malle les coffrages sont conçus de telle sorte qu’ils puissent se supporter eux-même. L’idée est de pouvoir démonter tous les éléments qui ne sont pas d’origine. Les schémas suivants permettent de visualiser le double coffrage.

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Pour fabriquer ce coffrage, des planches de bois fines (pour ne pas perdre trop de place) sont coupées aux dimensions de l’intérieur de la malle.

A l’aide d’une craie, le tissu choisi pour habiller le coffrage est marqué puis découpé. Attention à laisser de la marge pour fixer le tissu sur la face arrière de la planche.

Une fois le tissu coupé, il faut le coller sur la planche.

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Le choix de la colle a été long parce qu’une colle à tissu n’est pas destinée au bois et une colle à bois aurait été visible à travers le tissu. Pour éviter les vagues de colle, je me suis tournée vers une colle multiple-supports en bombe (colle 3M scotch-Weld 90).

J’en profite pour donner une petite astuce de l’amie Clotilde : pour que la colle ne tâche pas le tissu, humidifiez préalablement la surface de tissu qui ne sera pas collée 😉

Pour renforcer le maintien, le tissu est agrafé sur la face arrière de la planche.

Cette opération est répétée neuf fois pour : les quatre planches latérales du premier coffrage et le fond de la malle ainsi que pour les quatre planches du deuxième coffrage. Pour décorer la malle, les coffrages sont recouverts de deux tissus différents.

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Le fond du coffrage est enfoncé en premier. Les dimensions étant très ajustées, les planches latérales sont agencées dans la malle puis les quatre planches sont poussées contre la paroi ensemble. Le fait que toutes les planches soient emboîtées les unes dans les autres fait que le coffrage n’a pas besoin de renfort supplémentaire.

Une fois le premier coffrage mis en place, le deuxième coffrage est installé de la même manière. Celui-ci est plus difficile à encastrer à cause de l’épaisseur du tissu.

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Après avoir fini le coffrage, j’ai recouvert l’intérieur du couvercle avec du tissu. Pour ne pas endommager le bois, je n’ai pas collé le tissu directement sur le couvercle. J’ai tout d’abord pris une planche très fine et très souple (le type de « planche » que l’on retrouve dans le fond des bibliothèques ou derrière les cadres en verre) que j’ai recouverte de tissu et que j’ai ensuite agrafé à l’intérieur du couvercle.

malleQuant aux faces latérales, elles ont elles-aussi été recouvertes par un coffrage léger. Ce coffrage a une double fonctionnalité : esthétique et utilitaire puisqu’il permet de maintenir la planche du couvercle.

A noter que pour les petits cotés, j’ai coupé mon coffrage dans une chute qui m’avait servi à faire le coffrage de la caisse. Pourquoi ? Pour poser le frein qui retient le couvercle, il est indispensable que l’intérieur de la caisse et du couvercle soit aligné !

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Restauration d’une malle de voyage : le nettoyage

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DSCI0120L’hiver approchant, il est indispensable que je restaure cette malle de voyage des années 30 rapidement car pour le moment elle dort dehors à cause des petits habitants qui la squattent (et oui, le bois tendre et ancien plaît aux bêtes !).

Pour la petite histoire, la malle (ou le coffre) est un meuble ancien pouvant avoir de multiple fonctions : rangement, « valise », chaise, etc … Avec le développement du transport ferroviaire, la fabrication des malles s’intensifie et se démocratise dans les années 1870 pour quasiment disparaître après la Seconde Guerre Mondiale. Pour plus d’informations, je vous conseille la visite du site « La malle en coin » .

Ici, la malle et son couvercle bombé sont entièrement recouverts de tissu et sont ornés de lattes peintes en noir maintenues par des ferrures abîmées par le temps. Comme le montre la photographie suivante, la particularité de cette malle est qu’elle possède deux tiroirs amovibles. Le cadre de ces tiroirs est fait d’un bois très fin, et le fond en tissu rend les tiroirs très fragiles. On comprend aisément que cette malle n’a pas été conçue pour le transport d’objets lourds mais pour un usage domestique. Dans la partie basse  (au niveau du plancher) étaient disposés les objets les plus lourds, tels que les nécessaires de toilette, et le linge de maison et les toilettes étaient rangés dans les tiroirs.

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Le but de la restauration va être de conserver au maximum les éléments d’origine de la malle. Il va donc falloir traiter le bois sans ôter le tissu extérieur. La première étape consiste donc à arracher le papier qui tapisse l’intérieur de la malle (outils : une spatule et une éponge imbibée d’eau chaud).

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Le dé-tapissage de l’intérieur de la malle a découvert les finitions succinctes réalisées lors de sa fabrication : clous qui dépassent (attention à ne pas se faire mal) et non protection du système de fermeture. Si on ajoute à ceci le fait que le bois a travaillé avec le temps, un coffrage semble indispensable !

Une fois séchée, la malle est traitée au xylophène (même procédure que pour la malle Menier).

Les lattes extérieures ainsi que le tissu sont aussi marqués par les bêtes et pour ne pas dégrader la colle qui maintient le tissu, le xylophène est appliqué localement avec une seringue et passé au pinceau sur les lattes en bois.

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Le revêtement du dessous de la malle est constitué d’un papier de type papier carbone maintenu par un cordage . Après avoir enlevé les lattes qui faisaient office de cadre, le papier a été difficilement arraché. Cette tache n’a pas été de tout repos puisque le papier étant très fin, la colle y est fortement imprégnée. Ce qui rend encore plus désagréable cette partie du travail est qu’avec le temps ce papier se désagrège facilement (façon mille-feuilles) et fait beaucoup de poussière (d’ailleurs, je vous conseille d’utiliser un masque à poussière). Pour finir proprement,  une ponceuse est le moyen le plus efficace pour terminer le nettoyage !

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Le travail suivant consiste à brosser les ferrures avec de la laine d’acier 002 et à poncer les lattes en bois à l’aide de papier de verre. Un solidificateur de bois (liant acrylique) est ensuite appliqué pour renforcer le bois qui s’effile (intérieur de la malle et lattes). Bien que le xylophène soit indispensable pour les bois rongés par les bêtes, ce type de produit contribue à la protection du bois et ne contre-indique pas le cirage ou la teinte du bois traité.

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Le tissu extérieur de la malle est tâché par le temps, aussi pour lui redonner un peu d’éclat il est nettoyé avec un shampooing d’intérieur : AutoGlym. Ce produit est essentiellement destiné aux fauteuils de voiture mais il convient très bien au cuir ainsi qu’à différente sorte de tissu. Après avoir protégé les lattes avec du scotch de peintre et passé l’aspirateur pour enlever la poussière, le produit est testé sur une petite zone puis est vaporisé sur toute la malle selon le mode opératoire suivant :

1- Vaporiser de manière à ce que le produit recouvre toute la surface à nettoyer (inutile de détremper le tissu) ;
2- Laisser agir 30 secondes ;
3- Activer le produit en frottant à l’aide d’un chiffon microfibre ;
4- Laisser agir 1 minute;
5- Essuyer à l’aide d’un chiffon microfibre propre et humide ;
6- Laisser sécher ;

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